Bob Sinclar : il déplore le manque de soutien du Ministère de la culture
Sauver les acteurs, les danseurs, les musiciens oui. "Mais les DJ ?" se demande légitimement Bob Sinclar.
En avril 2020, Bob Sinclar annonçait une nouvelle qui avait ravis ses fans et fait parler de lui pour l’ampleur de l’évènement : un mois plus tard, le 4 mai, il devait donner un concert exceptionnel depuis le sommet de l’Arc de Triomphe, sur la place de l’Étoile à Paris, retransmis en directs sur la plate-forme Cercle Music. Les dons récoltés pendant ce concert étaient destinés à être entièrement versés à l’association Médecins sans Frontières et aux fondations Fondation de France et One-O-One.
“Jouer devant personne, ce n’est pas mon métier”
Malheureusement pour le DJ qui souhaitait en faire autant que David Guetta qui avait récolté 600 000 dollars de dons grâce à un concert à Miami, l’évènement avait été annulé pour éviter des rassemblements au pied du monument, conditions sanitaires en pleine pandémie oblige. Depuis, le DJ s’est fait relativement discret, exception faite d’une parodie de Florent Pagny et de sa fameuse chanson Ma liberté de penser en Ma liberté de danser. Le musicien de 51 ans suivit par 750 000 personnes sur Instagram a détourné les paroles pour les adapter au contexte actuelle et à son humeur. Il relevait alors avec humour la paralysie de la culture française.
Invité de l’émission L’instant de Luxe présentée par Jordan de Luxe sur Non Stop People, Bob Sinclar est heureux de témoigner :
C’est dur, parce que les gens ne vous donnent pas beaucoup la parole. Je n’ai jamais été invité sur aucun plateau. On est oublié. Je n’ai pas entendu le mot DJ. L’artiste DJ n’existe plus, comme si on faisait partie d’un milieu, d’une autre planète. Forcément, la fête c’est mal. C’est l’alcool, c’est la drogue. Ils savent s’associer à nous, parce que c’est cool d’être à côté d’un DJ, ça touche les jeunes.
Un tacle à Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, qui s’était affiché avec lui en 2013 à la Gaîtée Lyrique, lors de la soirée de lancement de son album Paris By Night. Depuis, il regrette le silence complet du Ministère, comme il l’avait déjà laissé entendre lors d’un appel commun à sauver la culture à la ministre avec Jean-Michel Jarre. Il déplore alors :
Il faut se battre pour nous aussi […] Quand on parle de musiciens, d’acteurs, de chanteurs, qu’on parle aussi des DJ et de tous les métiers qui sont associés à ça. Je suis triste qu’il n’y ait pas de visibilité […] J’ai fait pas mal de lives qui ont cartonné mais jouer devant personne, ce n’est pas mon métier. Il faut que je joue, que je partage ma passion. Le moral est en baisse. Encore une fois, il faut être très créatif, j’essaie de me renouveler. Faire des trucs rigolos sur les réseaux sociaux c’est bien, mais il faut que je joue en live.
Regrettant ce statu quo, l’artiste conclut : “J’aurais aimé entendre parler du statut de DJ […] Je veux être un artiste à part entière“. Peut-être sera-t-il entendu…