Christophe Carrière : le journaliste revient sur son enfance difficile
De 10 à 17 ans, le critique de cinéma a subi des sévices psychologiques qui ont laissé des traces.
Chroniqueur emblématique que de l’émission Touche pas à mon poste, Christophe Carrière a officié de 2010 à 2017 sur le plateau de Cyril Hanouna, avant de revenir sur C8 avec C’est que de la télé ! où il analyse l’actualité des médias. Dans un roman publié en 2015, Un père et passe, il s’inspirait en partie de son enfance traumatisante pour conter l’histoire d’un enfant placé en nourrice qui retrouve à l’âge de 9 ans ses parents. Seul hic : “sa mère, Danièle, est incapable de lui témoigner la moindre affection, mais son père, Roger, se révèle être un manipulateur abusif dont on ne sait pas trop ce qu’il fait dans la vie sinon attirer les embrouilles.”
“Pendant neuf ans, ça a été l’horreur”
Lors d’une interview pour On ne parle que de ça lors de la promotion du livre, il avait déjà confié “c’est à 90% vrai“. Invité cette semaine de l’émission Non Stop People présentée par Evelyne Thomas, Christophe Carrière est revenu sur cette période traumatisante :
Je ne suis pas un enfant du trottoir, contrairement à dans le roman. Dans le roman, j’ai simplifié. Dans la vraie vie […] je ne le connais pas [son père, ndlr]. Ma mère avait deux amants à cette époque. Elle ne se prostituait pas encore. Elle ne savait pas lequel des deux étaient mon père […] Elle m’a placé en nourrice où là j’y suis resté pendant deux ans. De ce qu’on m’en a raconté, j’étais déjà maltraité. J’étais mal nourri, il paraît que j’avais la joue comme ça, j’étais difforme. Ma mère a rencontré mon beau-père, qui était un sale mec et l’a mise sur le trottoir. […] Ils ont débarqué chez la nourrice, ils ont vu que j’étais mal nourri, et lui avait un ami dont la femme était une nourrice agréée et ils m’ont placé chez eux.
C’est alors que les choses empirent pour Christophe Carrière :
Pendant neuf ans, ça a été l’horreur. Pas de sévices sexuels, sévices psychologiques et corporels. J’en ai quelques petites traces. […] C’était au quotidien […] On avait un chien et il fallait que je nettoie sa gamelle. Et un jour la gamelle n’était pas propre. Il m’a dit : “Toi, tu mangerais dedans ? Bah ça va c’est un chien” et il m’a fait manger dedans. C’était que des trucs comme ça. J’avais 12, 13 ans. Tout ça s’est passé entre 10 et 17 ans.