Comment The Big Bang Theory a sauvé une série policière tombée dans l’oubli

Grâce au succès massif de la sitcom The Big Bang Theory, une série policière moins médiatisée a pu poursuivre sa diffusion malgré des audiences en baisse. L’engouement autour de la comédie a ainsi joué un rôle inattendu dans la survie du programme policier.

Quand la science-fiction flirte avec la réalité sur CBS

Sur le petit écran, il arrive que la programmation fasse toute la différence dans la trajectoire d’une série. C’est précisément ce qui s’est produit lorsque la chaîne américaine CBS a décidé de diffuser le drame technologique Scorpion juste après sa sitcom phare, The Big Bang Theory. Un choix mûrement réfléchi par l’ancienne dirigeante de la chaîne, Kelly Kahl, qui voyait là une occasion unique de capitaliser sur le succès phénoménal des aventures des scientifiques loufoques créés par Chuck Lorre et Bill Prady.

L’alchimie inattendue entre deux univers geeks

Les similitudes entre les deux programmes n’ont pas échappé aux décideurs : d’un côté, les physiciens surdoués et attachants de The Big Bang Theory, de l’autre, une équipe de hackers menée par un personnage hors norme. Dans une interview donnée en 2014 à The Wrap, Kahl confiait même : « Nous avons pensé à Scorpion comme un prolongement de The Big Bang Theory, mais côté drame. La jeunesse du casting et les visages nouveaux nous ont séduits. » En somme, rien d’étonnant à ce que l’audimat ait répondu présent, validant ainsi le pari audacieux du diffuseur.

Derrière le mythe : entre fiction et faits réels

Si ces séries se démarquent par leurs personnages brillants, elles partagent également un souci étonnant pour l’authenticité scientifique. Pour donner du crédit aux dialogues pointus de ses héros, l’équipe de The Big Bang Theory faisait appel à des experts afin que chaque échange sur la physique demeure rigoureusement exact — rendant la sitcom aussi instructive qu’amusante.

La genèse de Scorpion, elle, s’inspire directement d’un destin hors norme : celui du véritable prodige informatique irlandais Walter O’Brien. Présenté comme un génie doté d’un QI exceptionnel (197), O’Brien est notamment célèbre pour avoir affirmé avoir piraté les serveurs de la NASA à seulement 13 ans sous le pseudonyme « Scorpion ». Si certains s’interrogent aujourd’hui sur la véracité totale de son récit, sa légende reste le socle d’une série résolument spectaculaire.

L’héritage des nerds à l’écran

Un détail amusant mérite d’être souligné : à ses tout débuts, l’idée originale derrière The Big Bang Theory était justement… une série consacrée aux informaticiens. Finalement orientées vers des thématiques voisines, mais complémentaires — l’humour pour l’une, le suspense pour l’autre — ces deux œuvres continuent d’illustrer, chacune à leur façon, la fascination intacte du public pour les génies atypiques et les mondes où la science tutoie le divertissement.