Comment un simple mensonge a envoyé le réalisateur de Die Hard et Predator en prison pour ce film…
John McTiernan a appris qu'il ne faut pas jouer avec la justice américaine et le FBI, suite à une affaire sombre qui a mis fin à sa carrière de réalisateur.
John McTiernan : une brillante carrière interrompue par la justice américaine
Il est évident que les agents fédéraux et la justice américaine ne sont pas des sujets de plaisanterie. John McTiernan en a fait l’amère expérience. Voilà vingt ans qu’une obscure affaire l’a placé dans le collimateur du FBI, bien qu’il ne soit pas le principal protagoniste. Lisons comment les complications d’un tournage ont abruptement mis fin à la carrière de réalisateur de John McTiernan.
Une série de films à succès stoppée par une spirale d’événements
Si l’on évoque le nom de John McTiernan, que vous vient-il à l’esprit ? Pour certains, cette question pourrait s’avérer délicate car le réalisateur n’a rien produit depuis 2003. À première vue, cette absence peut sembler incohérente compte tenu du fait que le cinéaste était l’une des personnalités les plus en vue à Hollywood à la fin des années 80 et tout au long des années 90. Cela est dû en grande partie à ses remarquables contributions au cinéma d’action.
Sans aucun doute, beaucoup d’entre vous associeront le nom de McTiernan à des films tels que Predator et Die Hard. Cependant, sa filmographie ne se limite pas à ces deux titres. On peut également citer À la poursuite d’Octobre rouge, Last Action Hero et Une journée en enfer (ou Die Hard 3).
En un rien de temps, le réalisateur a réussi à aligner trois succès cinématographiques, acclamés par la critique et le box-office, devenant ainsi une valeur sûre à Hollywood. Malgré cela, si les sociétés de production lui font confiance, il ne peut pas en dire autant de lui-même. Comme nous allons le voir, sa méfiance va lui jouer un vilain tour, au point de mettre un terme brutal à sa carrière de cinéaste.
L’affaire Pellicano : quand McTiernan devient la vedette malgré lui
En entrant dans le monde du journalisme, Anita Busch savait qu’elle devrait prendre des risques. Elle n’a certainement pas choisi la facilité en décidant d’enquêter sur les éventuels liens entre l’acteur Steven Seagal et la mafia. À cette époque, lorsqu’on fait partie de l’élite hollywoodienne et qu’on a des choses à cacher ou des affaires à régler, on a vite fait d’appeler Anthony Pellicano, un détective privé dont la clientèle est constituée de stars.
Cependant, en cherchant à intimider la journaliste pour la dissuader d’enquêter sur Seagal, Pellicano a précipité sa propre chute… et celle de John McTiernan, qui est devenu un dommage collatéral dans cette affaire.
Lie Hard : la spirale de mensonges de McTiernan
Pellicano et McTiernan se connaissent bien puisque le cinéaste a fait appel au détective durant son divorce avec la productrice Donna Dubrow. Cependant, ce n’est pas pour cette raison que McTiernan est interrogé en février 2006. En réalité, le cinéaste a de nouveau fait appel à Pellicano lors de la production de son film Rollerball. Il a demandé à Pellicano de mettre sur écoute le producteur Charles Roven, qu’il soupçonne de vouloir entraver le tournage du film. Lorsque les agents du FBI lui demandent combien de fois il a fait appel à Pellicano, McTiernan prétend ne l’avoir sollicité qu’une seule fois, lors de son divorce, creusant ainsi sa propre tombe professionnelle en mentant à un agent fédéral.
Malgré les procédures judiciaires successives et une première échappée de la prison, tout ceci jouera en défaveur de McTiernan lors de la réouverture de l’affaire. Deux chefs d’accusation pèsent sur lui et il est contraint de plaider coupable. Un an de prison, trois ans de probation et une amende de 100 000 dollars sont retenus contre lui.
Aujourd’hui, en grande difficulté financière, le cinéaste essaie de rebondir et de rembourser ses dettes. Cependant, depuis sa libération, il n’y a rien eu de concret, donnant l’impression que la carrière de McTiernan est malheureusement derrière lui. Lorsqu’on sait qu’il aurait pu s’en sortir en disant la vérité, le constat n’en est que plus triste.