L'arrivée de Vincent Bolloré au capital de la radio française n'est pas sans conséquences. C'est même tout un programme…
Le groupe Bolloré, détenteur à 100% du groupe Vivendi et du groupe Canal+, avec dans son escarcelle Canal+, C8, Cstar et CNews, étend encore son emprise. Renforçant ses parts dans le groupe Lagardère SCA (Le journal du dimanche, Paris Match, RFM, Virgin Radio, Europe 1) dont il détenait déjà 23% des actions, il obtient de fait plus de contrôle sur les différents médias.
Changement de cap à Europe 1
Le paysage médiatique français, contrôlé par une poignée des plus grandes fortunes françaises, met à mal les ordonnances de 1944 sur la liberté de la presse, le pluralisme étant tout relatif. Le départ de quatre animateurs d’Europe 1 suite à l’entrée de Vincent Bolloré au groupe Lagardère — à quelques mois des élections présidentielles — souligne et renforce cette tendance : après Julian Bugier, Pascale Clark et Anne Roumanoff, c’est au tour de Matthieu Belliard d’être remercié.
Le Parisien révèle que c’est Dimitri Pavlenko, ancienne voix de Sud Radio et chroniqueur récurrent de Face à l’info aux côtés d’Éric Zemmour et Christine Kelly sur CNews qui a été retenu, quand les pronostics penchaient pour Sonia Mabrouk ou Éric Brunet. Le mois dernier, quelques temps avant d’être limogé, Pascale Clark alertait sur le plateau de On est en direct avec Laurent Ruquier : “Il y a peut-être un péril qui rôde. Ce ne serait pas une bonne nouvelle que Bolloré rachète Europe 1, permettez-moi de le dire“. Le départ de quatre journalistes souligne ce changement de cap.