Savoir qu'il est possible d'abréger les souffrances d'une personne sans pouvoir légalement y avoir recours est un des regrets de la chanteuse.
Chanteuse phare de la variété française des années 1960 et 1970, Françoise Hardy est l’interprète des titres Tous les garçons et les filles ou Le temps de l’amour mais aussi de Message personnel, tous rentrés dans la culture populaire comme des classiques. Vedette des années yéyé et au-delà, elle a interrompu sa carrière musicale de 1988 à 1996, avant de revenir avec l’album Le Danger en 1996 et d’écrire et interpréter six autres albums à sa suite.
“Il faut faire cette loi”
Touchée par un cancer du pharynx en 2016, elle rentre en rémission, mais en 2019 un cancer lymphatique pour lequel elle est traitée la rend sourde d’une oreille. Dans une interview pour Paris Match ce mois-ci, elle confiait avoir peur de souffrir :
J’ai la tête asséchée – gorge, nez, bouche – je ne pourrais jamais rechanter. Mais ça ne me tourmente pas. […] Privée de salive depuis trois ans par 45 séances de radiothérapie, j’ai en permanence des détresses respiratoires, des crises d’étouffements et de suffocation, sans parler des hémorragies nasales interminables.
Elle déplorait alors ne pas pouvoir avoir recours à l’euthanasie, illégale en France :
Quand mon état deviendra encore plus insupportable, je n’aurai, hélas, pas le soulagement de savoir que je peux me faire euthanasier. La France est inhumaine sur ce plan-là.
Invitée sur RTL hier, mardi 30 mars, elle s’est confiée de plus belle en demandant aux législateurs de faire bouger les choses :
À partir d’un certain moment où il y a beaucoup trop de souffrance et où il n’y a aucun espoir, il faut abréger les souffrances. C’est la moindre des choses. C’est humain. Ma mère a eu la maladie de Charcot qui est absolument insupportable. Ma mère a pu, avec ma complicité, se faire euthanasier. De savoir que son médecin pourrait l’aider et faire en sorte qu’elle soit euthanasiée quand elle ne voudrait plus continuer à vivre cette horrible maladie. Ça a été un confort extraordinaire. Il faut que la France en fasse autant. Il faut faire cette loi.
De son côté, sa santé est au plus mal. L’artiste de 77 ans confie ainsi :
Pour m’alimenter ça prend 6 heures par jour, confie Françoise Hardy. Le reste du temps, je réponds aux mails, je fais des soins médicaux importants, je suis complètement asséchée de partout à cause des rayons. Ils m’ont traversé 45 fois la tête. Ils ont brûlé mes glandes salivaires…