Gérald Darmanin : contre l’accusation de viol, il dit faire les frais d’une “vengeance”
Le ministre de l'Intérieur, accusé de viol par Sophie Patterson-Spatz, dément formellement et dit être l'objet d'une vengeance.
Élu député en 2012 puis maire de Tourcoing en 2014, Gérald Darmanin est devenu vice-président du conseil régional des Hauts-de-France en 2016, avant d’être nommé ministre de l’Action et des Comptes publics dans le gouvernement Édouard Philippe en 2017. Nommé au Ministère de l’Intérieur dans le gouvernement Jean Castex en juillet 2020 pour succéder à Christophe Castaner, il devient le plus jeune ministre de l’Intérieur de la Ve République.
“Aujourd’hui, finalement, c’est une vengeance politique ?”
Au même moment resurgit une affaire dans laquelle il est accusé de viol par une ancienne escort, Sophie Patterson-Spatz, qui dépose une plainte, classée sans suite, en 2017. En 2018, une nouvelle plainte est déposée pour viol, harcèlement sexuel et abus de confiance. Les faits remontent à 2009, lorsque la jeune femme souhaite faire annuler une condamnation pour chantage par les cadres de l’UMP, puis qu’elle est reçu par Gérald Darmanin qui aurait conditionner son aide à l’octroi de faveurs sexuelles. Ensemble, après un passage dans un club libertin, ils passent une nuit à l’hôtel. Gérald Darmanin reconnaît qu’il y a eu une relation sexuelle, mais l’ex-escort l’accuse de viol.
Lorsqu’il a été entendu le 14 décembre dernier, le ministre avançait une hypothèse pour justifier la procédure en cours contre lui : la vengeance politique. Selon lui, Sophie Patterson-Spatz n’a pas digéré le fait qu’il quitte le parti Les Républicains pour La République En Marche, comme l’atteste des documents obtenus par Mediapart. Sur Europe 1, Elodie Tuaillon-Hibon, avocate de la supposée victime, pointe les contradictions de la nouvelle défense de l’édile :
C’est lui qui s’est quand même répandu dans les médias sur le fait qu’il avait eu une vie de jeune homme, que c’était quelque chose de grivois. Et aujourd’hui, finalement, c’est une vengeance politique ? Tout le monde peut constater que c’est quelque chose qui, jusqu’à présent, n’avait pas été évoqué publiquement par le principal intéressé. […] Ma cliente n’a pas déposé plainte pour changement d’étiquette politique, mais pour viol.
De son côté, l’avocat du ministre n’a pas commenté.