Julie Zenatti : elle évoque la “honte” qui empêche les victimes de viols de témoigner
Elle-même victime d'agressions sexuelles dans sa jeunesse, elle partage ce qui rend difficile l'expérience du témoignage, pour toutes les personnes qui ne comprennent pas ceux et celles qui choisissent de se taire.
Dans un livre publié le 7 janvier, La Familia Grande, Camille Kouchner accuse son beau-père Olivier Duhamel d’avoir commis des actes pédophiles sur son frère jumeau en 1988, lorsque celui-ci était âgé de 14 ans. Ces révélations ont contraints Olivier Duhamel à démissionner de ses fonctions et ont lancé une vague de révélations d’autres personnalités : Isabelle Carré, Flavie Flament, Éva Darlan, Sophie Darel, Agnès b. mais aussi Popeck ont raconté avoir été agressé sexuellement.
“J’ai grandi avec une espèce de honte”
De nombreuses personnalités jusqu’ici blanches comme des colombes ont été accusé de violences sexuelles : Richard Berry, Patrick Poivre d’Arvor et Gérard Louvin. Si les agressions présumées de ces personnalités sont restées si longtemps sous silence, ce n’est pas par peur des représailles. Invité de l’émission C à vous sur France 5, la chanteuse est revenue sur un titre de son dernier album dont elle fait actuellement la promotion. Parmi les titres de Refaire danser les fleurs, un morceau en particulier a retenu l’attention : Plein phare, dans lequel elle raconte une agression sexuelle. C’est sur Europe 1 qu’elle avait confirmé l’aspect autobiographique du titre.
Sur le plateau de C à vous, elle raconte son expérience de victime, bien différente de tant d’autres qui n’ont pas été cru ou accompagné par leur famille :
Oui je fais partie des statistiques. J’ai fait une mauvaise rencontre, très jeune. Mais j’ai eu beaucoup de chance. J’ai eu la chance d’être reconnue comme victime. La brigade des mineurs a été incroyable avec moi. Il a été arrêté. Puis mes parents ont été formidables. Malgré tout, j’ai grandi avec une espèce de honte qui vous colle à la peau. Vous savez pas trop d’où ça vient. Et on grandit avec ça.
Aujourd’hui avec la libération de la parole, beaucoup de gens ne comprennent pas pourquoi les femmes ont besoin d’exposer ça au grand jour. Mais il n’y a rien de pire pour avancer dans la vie que la honte, qui s’insinue dans tous les pores de la peau. C’est une des raisons pour lesquelles cette chanson aujourd’hui, elle existe, et je n’en ai pas honte.
Un beau témoignage dans lequel elle regrette également que l’on remette toujours en doute la parole des victimes, raison pour laquelle elle appelle à plus de “bienveillance“.
#MeToo : @JulieZenattiOff évoque son agression et appelle à la bienveillance 👇#CàVous pic.twitter.com/MNWP68A4Sk
— C à vous (@cavousf5) February 22, 2021