Karim Benzema : le footballeur renvoyé devant le tribunal correctionnel dans l’affaire de la sextape
Après avoir demandé l'invalidation de la procédure pour "enquête déloyale", le footballeur se retrouve le pied au mur puisqu'un procès s'ouvrira pour juger de sa complicité dans l'affaire de la sextape.
Karim Benzema, une idole pour beaucoup. Le joueur international, né à Lyon en 1987, a mené tambours battants une des carrières les plus brillantes du football contemporain, de l’Olympique Lyonnais au Real Madrid CF en passant par 10 sélections en Équipe de France (Euro 2008, 2012, 2016 et Coupe du monde 2010 et 2014). Depuis ce qu’on nomme désormais “l’affaire de la sextape”, il n’est plus sélectionné en équipe nationale.
Cette affaire a eu un retentissement global. Déjà cité dans l’affaire Zahia en 2010 pour “sollicitation de prostituée mineure” au côté de Franck Ribéry, puis relaxé en 2014, il avait alors nié toute implication dans l’affaire. Il a choisit de faire de même dans cette nouvelle affaire, révélée en 2015. Pour mémoire, trois personnes avaient tenté de faire chanter Mathieu Valbuena afin d’obtenir 100 000€ contre la promesse de non-diffusion d’une vidéo intime avec sa compagne; un des hommes, visiblement proche des joueurs, aurait dérobé la vidéo depuis le téléphone de l’intéressé. Piégés par les policiers, les trois hommes sont mis en examen pour “chantage et participation à une association de malfaiteurs”.
Deux versions de l’histoire
Après avoir écarté Djibril Cissé, la police judiciaire s’intéresse à Karim Benzema qui est soupçonné d’avoir joué le rôle d’intermédiaire entre les maîtres-chanteurs et Mathieu Valbuena pour l’inciter à payer, tandis que le joueur se défend et affirme avoir simplement voulu avertir le milieu de terrain de l’Olympiakos de la menace qui pesait sur lui. En novembre 2015, il est mis en examen pour “complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement, en l’espèce le chantage” et placé sous contrôle judiciaire. En conséquence, il n’est pas sélectionné pour l’Euro 2016.
L’affaire connaît un nouveau rebondissement aujourd’hui : alors que Benzema avait demandé l’annulation de la procédure pour “enquête déloyale” car le commissaire de la direction régionale de police judiciaire (DRPJ) de Versailles s’était fait passé pour Lukas, un proche et homme de confiance de Valbuena, les magistrats avaient jugés la méthode conforme en décembre 2019. Cela a ouvert la voie à un procès, ce que confirme l’Équipe : il sera renvoyé en correctionnelle. L’avocat du joueur dénonce un “acharnement” mais dit ne pas être surpris par la décision :
Nous ne sommes malheureusement pas surpris. Il s’agit d’une décision aussi absurde que prévisible.
À la charge du tribunal de confirmer ou d’infirmer prochainement le rôle qu’a eu Karim Benzéma dans cette affaire qui a fait coulé beaucoup d’encre.