Mathieu Kassovitz : Le cinéma “ce n’est absolument pas essentiel” selon l’acteur dont les propos font déjà polémique
Jamais avare de propos polémiques, l'acteur et réalisateur s'est exprimé sur la fermeture des salles de cinéma.
Brillant acteur dans la série Le Bureau des légendes, Mathieu Kassovitz a très tôt dans sa carrière été un aimant à critiques dithyrambiques. Dès 1994, il remporte un César pour son rôle de Johnny dans Regarde les hommes tomber de Jacques Audiard, quand l’année suivante il en remporte trois en tant que réalisateur pour le film culte qu’est devenu La Haine. Il a depuis continué à s’illustrer au cinéma, notamment dans Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain (2001, en tant qu’acteur) et Les Rivières pourpres (2001, en tant que réalisateur) et plus récemment dans L’Ordre et la Morale.
“Les salles ne sont plus essentielles”
L’acteur exprimait hier un avis bien tranché qui ne mettra probablement pas tout le monde d’accord. Invité sur BFM TV, il s’est exprimé sur les fermetures de cinéma et les effets du confinement et des restrictions gouvernementales sur le monde de la culture :
On est dans une pandémie mondiale avec des gens qui meurent, un problème qu’on maîtrise pas. L’ouverture des salles de cinéma et des musées est le dernier problème qu’on devrait avoir. On parle de deux familles : Gaumont et Pathé, c’est eux qui tiennent toutes les salles. On ne va pas pleurer pour eux. es films ont recommencé, les tournages sont là, les techniciens sont de retour au travail, c’est le principal. […] Le vrai problème c’est pour les gens qui perdent leur métier, leur magasin, leur restaurant, tout ça c’est un problème.
Quant à savoir si les cinémas sont “essentiels” comme le veut la nomenclature, il tranche :
Non, ce n’est essentiel. Excusez-nous, mais ce n’est pas essentiel dans la situation dans laquelle on est. Ce n’est absolument pas essentiel. Vous avez la télé, vous pouvez très bien regarder les films à la maison. […] Je pense que le cinéma n’est plus aussi essentiel qu’il l’a été à une époque. Malheureusement, les salles ne sont plus essentielles. Et je pense que… Je vais faire crier tout le monde, mais le futur du cinéma n’est plus là,. C’est comme se battre pour qu’une espèce animale ne disparaisse pas. Les tigres vont disparaître quoi qu’il se passe. Les salles de cinéma sont vouées à disparaître et là c’est un accélérateur.
Des propos qui ne manqueront pas de faire réagir les cinéastes, cinéphiles et tout ceux pour qui regarder un long-métrage se fait sur un grand écran.