Michel Sarran : le chef a “toujours refusé” d’organiser des dîners privés malgré les demandes, il fustige ses confrères


Michel SarranCapture d'écran YouTube
Le juré de Top Chef trouve très peu professionnel d'accepter d'être l'hôte de dîners clandestins et souhaite vivement que ses collègues soient jugés à la hauteur de leur crime qui décrédibilise la profession.
Propriétaire d’un restaurant doublement étoilé par le carnet rouge Guide Michelin et juré de Top Chef depuis 2015 sur M6, le chef Michel Sarran ne voit pas d’un bon œil les révélations concernant Pierre-Jean Chalençon qui à l’aide du chef Christophe Leroy aurait organisé un dîner clandestin au Palais Vivienne en conviant des personnalités politiques (ses “amis” ministres) parmi d’autres invités peu regardant sur les consignes de distanciation social et de confinement.
“Je ne suis pas d’accord de voir que des repas se passent dans des instances, des ministères ou autres”
Invité hier, lundi 5 mars, sur le plateau de C à vous présenté par Anne-Élisabeth Lemoine, le chef ne s’est pas retenu de commenter les assiettes de son confrère, le chef Christophe Leroy, déjà moqué pour ses présentations peu ragoûtantes en regard du prix des plats, qui lui ont valut d’être la risée d’une partie des réseaux sociaux ce weekend. Pour le Michel Sarran, accepter de cuisiner en privé est “lamentable” :
C’est lamentable et à proprement parler scandaleux parce que ça discrédite une profession par rapport aux Français, dans une période qui est assez compliquée pour nous. Je trouve que c’est pas respectueux par rapport à tous les restaurateurs qui font des efforts colossaux […] parce que, même si on reçoit une belle aide qui correspond aux frais fixes, environ 30%, ce n’est pas là-dessus qu’on vit.
Un point sur lequel Philippe Etchebest le rejoint assurément, ce dernier ayant été un fervent défenseur de sa profession tout le long de la crise sanitaire, plateau TV après plateau TV. Ce qui fâche également Michel Sarran, c’est la négligence des invités qui font peu de cas des restrictions gouvernementales :
Je ne comprends pas que des personnes puissent aller dans ces restaurants. Moi, je suis désolé, mais je me suis battu dès le début parce qu’il faut que les règles soient strictes et, avant ou après les aides, il y a une crise sanitaire. On respecte, point barre. Sinon, on ouvre. De même que je ne suis pas d’accord non plus de voir que des repas se passent dans des instances, des ministères ou autres alors que nous, nous sommes fermés […] J’espère que [les chefs concernés] vont être réprimandés, qu’ils auront des amendes, qu’ils vont rembourser l’argent que l’État leur a donné d’un côté et j’aimerais qu’ils se rendent compte du mal qu’ils font à notre profession parce que, là, ils se sentent au-dessus des lois.
De son côté, le chef a toujours refusé les demandes de repas privés :
Moi, on m’a proposé de faire des repas privés, j’ai toujours refusé […] Il fallait que j’accompagne seize personnes et que je fasse des repas. Je n’ai pas voulu. C’était dans des lieux prestigieux et je m’y suis complètement opposé.
Un chef qui montre l’exemple.