Philippe Etchebest : déçu par les restrictions gouvernementales, il se fâche en direct sur BFMTV
Le chef a défendu sa profession tout en remettant en doute la capacité de l'État à gérer la crise.
Il y a quelques mois déjà lors d’une interview avec France 24, le chef étoilé Philippe Etchebest expliquait qu’ “avec le Covid-19, le moral des restaurateurs est au plus bas“. C’était le lendemain du déconfinement, donc quelques deux mois après la fermeture des restaurants, et celui-ci, on le comprend, avait pour ses confrères. En effet, les restaurateurs ont de petites trésoreries et auront plus de mal à survivre à la pénurie de clients que les chaînes de fast-food par exemple ou d’hôtellerie. Aussi les nouvelles mesures gouvernementales déplaisent fortement au présentateur de Cauchemar en cuisine.
Un coup de gueule pas comme les autres
Interviewé hier sur BFMTV, il a lâché un véritable coup de gueule, évoquant une “stigmatisation” des restaurateurs, qui font selon lui leur part dans la prévention de la propagation du virus grâce au port du masque (par les professionnels et le public), à la distanciation sociale et autres gestes de précaution. À Marseille, où les bars et restaurants fermeront à partir de ce samedi, et à Lille, où les bars fermeront à 22h dès lundi prochain, les risques de cessation d’activité sont grands. Philippe Etchebest le regrette donc, et l’a fait savoir à sa manière : avec un coup de gueule.
Lorsqu’on lui demande ce qu’il pense des nouvelles mesures prises par le gouvernement, il explique que cela le met “vraiment en colère. Les fermetures anticipées de restaurants ne vont pas freiner la propagation du virus, c’est pas vrai.” Le sort s’acharnant sur le secteur de la restauration, il déclare : “Faut arrêter de stigmatiser notre profession, nous sommes les garants du maintien des mesures. Les gens arrivent avec des masques, ils mettent du gel, il y a la distance sociale. Quand ils se lèvent, on leur demande de porter leur masque. Y a une vraie sécurité dans nos établissements. Pourquoi la stigmatisation ? C’est pas normal faut arrêter“. Il demande enfin : “Pourquoi on autorise une manifestation avec 1 000 personnes ? Moi j’ai un restaurant avec 80 places assises, maintenant j’en ai plus que 50 à cause des distanciations physiques alors expliquez-moi pourquoi on me fait fermer ?”
Très pragmatique, il questionne : “Qu’est ce qui va se passer après 22h ? Le virus va s’arrêter de circuler ? Je n’y crois pas une seconde“. Il a ensuite dénoncé les débordements tout l’été et dès la reprise des activités, en accusant partiellement l’État : “C’est un problème de discipline. Je suis désolé, faut dire les choses très clairement et de la part du gouvernement : on dit les choses, in les applique derrière“. Plus tôt, il déclarait également : “Ça a déjà été compliqué avant. J’entends parler d’aides… les aides, oui alors on les a pas encore vu venir.”