Sylvester Stallone : son apparition secrète dans un chef-d’œuvre du cinéma de guerre

Sylvester Stallone, figure emblématique du cinéma d’action, a participé discrètement à l’un des films de guerre les plus célébrés de l’histoire, effectuant une apparition sans être mentionné au générique, un détail méconnu du grand public.

Des débuts dans l’ombre du cinéma

Avant que Sylvester Stallone n’incarne le boxeur de légende dans « Rocky », son parcours fut tout sauf un succès fulgurant. L’acteur américain, aujourd’hui mondialement connu, a longtemps peiné à se faire une place à Hollywood. Son arrivée à New York en 1969 ne l’a mené qu’à des emplois alimentaires et à des apparitions furtives devant la caméra. À cette époque, Stallone confiait lui-même être relégué à des rôles d’« atmosphère », tel que celui d’un ivrogne anonyme ou de simple passant, tout en travaillant comme placeur de cinéma ou gardien de cage au zoo de Central Park. Entre précarité et découragement, il ira même jusqu’à dormir dans une gare routière.

Une apparition invisible dans « M*A*S*H »

L’une des étapes les plus méconnues de ce parcours chaotique reste sa présence quasi invisible dans le film culte « M*A*S*H », réalisé par Robert Altman en 1970. Adapté du roman de Richard Hooker, le long-métrage met notamment en scène Donald Sutherland, Elliott Gould et Tom Skerritt, qui y incarnent des chirurgiens militaires durant la guerre de Corée. Le film devient rapidement un immense succès critique et commercial, propulsant ses têtes d’affiche vers la notoriété et asseyant la réputation d’Altman parmi les cinéastes majeurs du Nouvel Hollywood.

Au contraire, Stallone ne décroche qu’un rôle minuscule, à peine crédité : celui d’un simple soldat assis à la table du camp. On l’aperçoit seulement une seconde lors de l’arrivée du personnage principal interprété par Sutherland. Pourtant, ce détail ne manque pas d’ironie lorsque l’on sait que Stallone portait alors un béret vert — un clin d’œil involontaire à ce qui deviendra plus tard sa signature dans la saga « Rambo ». Selon un article du New York Times, les figurants touchaient alors autour de 29 dollars par jour — somme dérisoire pour celui qui devait bientôt affronter des nuits sans toit.

D’une figuration oubliée à l’icône du cinéma d’action

Longtemps après, même ses partenaires de jeu semblaient ignorer ou minimiser cette apparition. « Sylvester Stallone […] m’a dit qu’il n’admet jamais avoir été figurant sauf pour “M*A*S*H” » », se rappelait ainsi Elliott Gould en 2014 ; quant à Robert Altman, il déclarait avec malice : « Je n’accepte pas que Sylvester Stallone ait été dans mon film. Je n’accepte pas. »

Pour mieux saisir cette traversée du désert, rappelons quelques faits marquants :

• Période pré-Rocky : rares pièces de théâtre et films obscurs.
• Difficultés financières : évictions, nuits au terminal routier.
• Bouleversement en 1976 : écriture puis triomphe inattendu avec « Rocky ».

La vie de Stallone illustre donc parfaitement ce paradoxe : avant de devenir synonyme d’icône hollywoodienne et d’action héroïque — notamment avec « Rambo » dès 1982 — il aura collectionné les galères silencieuses et les apparitions anonymes, survivant entre désillusions et persévérance acharnée.