Emmanuel Macron évoque une taxe sur les revenus du streaming
C'est en marge de la Fête de la musique que le président a brandi cette menace. La balle est dans le cas du secteur musical.
Le jour de la Fête de la musique, Emmanuel Macron a évoqué l’horizon d’une taxe sur les revenus du streaming si la filière musicale ne trouve pas de terrain d’entente sur de nouvelles voies de financement de la création.
Dans un communiqué de l’Elysée, il est indiqué que faute d’accord au 30 septembre prochain, « le gouvernement se réservera la possibilité de saisir le Parlement d’une contribution obligatoire des plateformes de streaming » musical. Emmanuel Macron à la ministre de la Culture Rima de réunir « sans délai l’ensemble des acteurs de la filière ».
« Des conséquences catastrophiques »
Quelles réactions à cette annonce ? Du côté du Snep (Syndicat national de l’édition phonographique), après un tacle appuyé au président, le ton était plus doux jeudi : « Nous entrons dans cette concertation avec l’esprit de responsabilité invoqué par la Présidence », mais alertant sur le fait que « les plateformes françaises et européennes, dont le modèle économique est centré sur la diffusion de musique, n’ont pas atteint le seuil de rentabilité ».
Quant à l’ESML (Syndicat des éditeurs de service de musique en ligne), l’opposition était plus vive :
Alors que nos services de streaming musical français et européens souffrent d’une concurrence déloyale des GAFA, qui ne contribuent pas à la même hauteur que nous au financement de l’industrie musicale, nous craignons les conséquences catastrophiques de cette taxe sur le streaming musical, sur les ayants droits et finalement sur la création.
Des organisations plus favorables
D’un autre côté, une vingtaine d’organismes représentatifs du secteur à l’image du Sma (Syndicat des musiques actuelles) et du Prodiss (Syndicat national du spectacle musical et de variété) ont rappelé dans un texte commun avoir « collectivement soutenu la piste d’une mise à contribution de la diffusion numérique (plateformes de streaming, réseaux sociaux, etc.) ». Ils se disent tous « disponibles pour la concertation professionnelle à venir ».
Au mois d’avril dernier, le sénateur Julien Bargeton (Renaissance) remettait un rapport dans lequel il recommandait une taxe de 1,75% sur les revenus du streaming musical payant et celui gratuit financé par la publicité. L’Elysée appelle de ses voeux que cette manne vienne en soutien à « l’innovation et l’exportation ».