Le réalisateur d’Apocalypse Now a frôlé la mort lors d’une catastrophe naturelle sur le tournage

Image d'illustration. Apocalypse NowAmerican Zoetrope / PR-ADN
Le tournage du film Apocalypse Now a failli tourner au drame lorsque le réalisateur s’est retrouvé en danger de mort à cause d’une catastrophe naturelle sur le plateau, mettant en péril la production de ce chef-d’œuvre du cinéma.
Tl;dr
- Tournage d’Apocalypse Now marqué par le chaos.
- Typhon Olga a failli coûter la vie à Francis Ford Coppola.
- Dérives budgétaires et conditions extrêmes sur le plateau.
Un tournage hors de contrôle, entre imprévus et désastre naturel
Difficile d’imaginer plus chaotique que la réalisation d’Apocalypse Now. Alors que les jungles des Philippines servaient de décor, l’équipe menée par Francis Ford Coppola a dû affronter une succession de crises – jusqu’à risquer la tragédie. L’année 1976 voit le passage du typhon Olga, baptisé localement Didang, qui va dévaster les plateaux et contraindre à l’arrêt immédiat des prises de vues. Plus d’1,3 million de personnes déplacées localement, des décors détruits en quelques heures : le film bascule dans un nouveau cauchemar logistique.
C’est lors de cette tempête historique que la vie du réalisateur aurait pu basculer. Selon les souvenirs confiés par l’acteur Scott Glenn, alors en plein tournage dans la baie d’Ulugan, il a fallu une réaction instinctive pour sauver Coppola : « Francis avait grimpé dans une pirogue amarrée à la rive. J’ai compris que le courant allait tirer sur la corde, faire chavirer l’embarcation… J’ai couru couper la corde au couteau juste à temps. Cette nuit-là, Francis m’a dit : “Tu m’as sauvé la vie.” Je lui ai répondu : “J’ai juste coupé une corde.” »
Dangers constants et tensions humaines sur le plateau
Loin de se limiter aux éléments déchaînés, le tournage d’Apocalypse Now s’enfonce aussi dans l’excès humain. Les moyens prêtés par le gouvernement philippin — comme les hélicoptères pilotés par des militaires locaux — étaient fréquemment réquisitionnés pour combattre des insurgés, désorganisant toute planification. La construction de décors complexes au cœur d’une nature hostile s’accompagnait d’un manque criant de mesures de sécurité. Les scènes nécessitant fumigènes et explosions ont été réalisées en conditions réelles, ce qui rendait le travail « extrêmement dangereux » pour tous.
Ajoutons à cela les comportements imprévisibles des acteurs : Dennis Hopper, totalement immergé dans son rôle, refusa toute hygiène pendant des semaines ; Marlon Brando, quant à lui, débarqua sans préparation aucune. Lorsque Harvey Keitel fut remplacé in extremis par Martin Sheen, ce dernier dut composer avec l’anarchie ambiante tout en survivant à un infarctus pendant le tournage.
L’héritage tumultueux d’une œuvre culte
Face à ces obstacles, Coppola n’a eu d’autre choix que de poursuivre coûte que coûte. Le budget initial grimpe alors de 12 à plus de 30 millions de dollars — une partie financée personnellement par le réalisateur. Monter plus d’un million de pieds de pellicule deviendra son ultime épreuve avant la sortie du film. Malgré tous ces revers — ou peut-être grâce à eux — Apocalypse Now demeure aujourd’hui un monument du cinéma, marqué à jamais par l’extrême tension et les drames vécus sur son plateau.
Pour résumer la série noire rencontrée durant ce tournage exceptionnel :
- Dérives budgétaires majeures
- Périls humains et naturels répétés
- Tensions psychologiques extrêmes sur tous les fronts
La légende du film est donc aussi celle d’une aventure humaine où chaque décision pouvait faire basculer l’histoire – littéralement.
