Nicolas Hulot : il confie s’être senti vexé par Édouard Philippe lors d’une réunion
Pas facile d'être ministre de l'écologie lorsque l'on est pas pris au sérieux par le reste du gouvernement…
Ministre de la Transition écologique et solidaire pendant un an, 3 mois et 18 jours (du 17 mai 2017 au 4 septembre 2018), Nicolas Hulot avait intégré le gouvernement Philippe I sous la présidence d’Emmanuel Macron. À la surprise générale il avait quitté le gouvernement en direct sur France Inter : “Je vais prendre la décision la plus difficile de ma vie. Je ne veux plus mentir. Je ne veux pas donner l’illusion que ma présence au gouvernement signifie qu’on est à la hauteur sur ces enjeux là. Et donc je prends la décision de quitter le gouvernement.”
“C’est vrai que ça m’a un peu vexé”
Il s’en est d’ailleurs expliqué en février de cette année au micro de Jean-Jacques Bourdin, regrettant qu’il n’avait “pas la main” sur les sujets liée à l’écologie et que le gouvernement “manque d’ambition, de vision” sur ceux-ci. Invité hier de l’émission C à vous présentée par Anne-Élisabeth Lemoine, l’ancien ministre était venu parler de son ouvrage Les petits pas ne suffisent pas écrit avec Muriel Douru, qui comme Algues vertes, l’histoire interdite de Inès Leraud (Prix du journalisme aux Assises 2020) prend le parti de se décliner sous bande-dessinée.
Nicolas Hulot revient sur un épisode pénible de sa carrière politique lors de l’émission : présentant son plan pour la biodiversité lors du Comité interministériel de la biodiversité qui se tenait au Muséum d’Histoire Naturelle le 4 juillet 2018, il n’aperçoit pas qu’à ses côtés Édouard Philippe, Brune Poirson et Sébastien Lecornu rient discrètement — sa femme lui demandera plus tard pourquoi cette agitation :
C’est ma femme qui me l’a dit. Elle m’a dit : “pourquoi ils se marraient tous autour de toi ?”. C’est vrai que ça m’a un peu vexé. Je ne connais pas les échanges qu’il y avait entre le Premier ministre et les autres ministres. Ce n’est pas très grave, mais ça montre… c’était significatif. La biodiversité n’était pas un sujet très sérieux. Mais ça blesse, ça blesse quand même.
L’illustratrice Muriel Douru enfonce le clou :
C’est des scènes qui paraissent anecdotiques, mais je pense qu’elle disent beaucoup. Non seulement ça t’a blessé, mais […] il y a un décalage énorme entre la gravité de ce que raconte Nicolas, ce qu’il ressent aussi, parce qu’on sent qu’il est ému aussi par ce qu’il dit, et le fait que, derrière, ça se marre, parce qu’on sent que la biodiversité en fait, tout le monde s’en fout.
De quoi expliquer la démission du ministre…